Comment faire pour ne pas finir en couple tout pourri ?
Si l’empoignade de cheveux et la grosse galoche ne sont plus que des fantasmes, que tu lis ton I Phone tous les soirs dans ton plumard et que ton 160 s’est transformé en open bed pour gamin, c’est sûr, il y a un peu de boulot.
Madame Meuf aussi a son avis sur la fameuse question des vrais secrets des couples qui durent. Et qui durent, certes, mais dans des conditions supportables idéalement. Après un benchmark poussé des conseils distillés à tire-larigot il conviendrait de casser la routine - bien que la routine ait du bon, de niquer à tour de bras – bien qu’une accalmie n’ait rien d’inquiétant, et de communiquer – quoique s’engueuler soit pas mal non plus. Nous voilà donc dans l’embarras pour comprendre comment garder le glamour tout en enfilant des leggings troués à l’entrejambe. Quoique, le trou à l’entrejambe est peut-être justement ce qui nous sauve du gouffre de l’abus de leggings dans un couple.
Entre les Beckham où lui se tape autant de baby-sitters qu’elle de reflux gastriques après ingestion de radis, les Brangelina qui sont supposés divorcer tous les mois (on y croit cette fois!) et Yvan Attal qui laisse Charlotte Gainsbourg se barrer avec tous les rockeurs du monde pour revenir à chaque fois la MST entre les jambes, on est mal.
Nous, la plèbe, nous ne connaîtrions pas les mêmes problèmes ? Mais bien sûr que si ! Nous aussi notre mari est susceptible de croiser des baby-sitters avec poitrail haut et ferme, lui aussi il a beaucoup de boulot, il se la pète et ça marche (même s’il est VRP chez Findus, c’est malheureux). Et, oui, nous aussi tout le monde (enfin tout le quartier, enfin la concierge) doit s’imaginer qu’on va divorcer à chaque engueulade et nous aussi on peut être amenée à triper sur des rockeurs-contrôleurs de gestion.
Entre la meuf qui s’imagine avec le nom de famille du gars accolé au sien au bout de deux dates Tinder (bon, si c’est Jean-Pierre Docile ou Jean-Jacques Faimoimal oublie), celle qui s’emmerde au bout de deux mois et n’y croit plus, ou celle qui est maquée et fantasme à tout va sur le premier mec qui lui dit bonjour, on a toutes le même kiffe totalement faisable et réaliste. On veut la stabilité et la passion, c’est quand même pas compliqué merde ! D’ailleurs, la Charlotte Gainsbourg c’est ce qu’elle cherche en alternant Papa et les excités du quartier. Alors comment arriver à le faire avec la même personne ?
Parce qu’en même temps, c’est légitime. Tu ne commences pas une histoire d’amour en te disant « bon, dans six mois j’arrête ». Et tu n’as pas non plus envie de te dire que dans un an tu ne baiseras plus et tu te pollueras la vie avec d’éternelles négociations pour « inventer tes choix à deux ». Déjà qu’avec toi-même, en général, tu mets pas loin de la moitié de ta vie pour figurer ce qui pourrait te ressembler, alors à deux v’là le bordel.
Comme d’habitude, chez Madame Meuf, on a choisi une méthode nuancée et réfléchie pour parvenir au nirvana durable, au priapisme du love un peu.
1) Eviter les écueils basiques de la stabilité. Donc gérer la famille, les choix de vacances, le compte commun façon socialiste et, autant que faire se peut, embaucher une femme de ménage le plus longtemps possible. Avec ça, normalement, il ne devrait vous rester à gérer que les vexations égocentriques, ce qui vous rapproche des engueulades susceptibles de recréer de l’amour. « Tes chaussettes pleines de pied d’athlète vont dans la panière qui va bouillir, merde c’est pas compliqué » a peu de chance de finir en brouette thaïlandaise. Par contre « quand tu me dis ça je me sens comme une merde et en plus ça montre bien que tu t’en fous et que tu me désires plus »+ larmes (sans morve svp)+tête baissée et regard vers lui (la Kate Moss de la photo réussie soit dit en passant) = retour de l’amour, collier de Vénus, passion.
Vous noterez également que dans le love c’est comme au séminaire de team building, pas d’attaque frontale, pas de « tu es de plus en plus con ». Ça semble basique mais un « je me sens blessée quand… » (quand tu es con, certes, mais ravale-le) marche beaucoup mieux. Pour manager ton couple avec efficacité, pense à l’éducation positive. Bon pas la peine de se mettre à genou à son niveau, quoique…
2) Eviter également les écueils de la passion. Et en premier lieu la mauvaise association. Marie Trintignant aurait certainement été en meilleure posture avec un bisounours. Si tu es un peu tapée et que tu peux faire la passion toute seule, il est hautement recommandé de prendre un mec un peu flex. Évite aussi, en vrac, de penser que les grands lovers de Facebook qui se selfisent sont chanceux, de prendre la famille à partie ou de te barrer en pensant qu’il te retiendra.
A l’heure de la satisfaction immédiate, il semblerait que rester en couple soit plutôt un combat. Ça tombe bien, les gonzesses on est quand même assez bonnes en combat (pour avoir raison, dans la jungle urbaine, face aux gros miso...). Il apparaît surtout que rester en couple soit un choix. C’est pas mal, tu peux te re-choisir régulièrement, te re-déclarer. C’est loin d’être si monotone et si répétitif que prévu.
Tu vas pouvoir te balader, toi aussi, le poitrail haut (et moins ferme) en te disant que « tout ce qui est très précieux est aussi difficile que rare ». Voilà encore un bon prétexte pour te la péter : 1) tu connais Spinoza (car tu l’as trouvé sur citation.com) ; 2) tu fais évoluer ton couple ensemble au milieu du bordel ambiant.
Pour finir, une étude récente allègrement partagée parce que ça nous arrange, a découvert que les couples qui boivent ensemble marcheraient mieux. Ou plutôt qu’une consommation identique d’alcool permettait une relation harmonieuse. En gros, soit tu bois jamais et tu te feras chier ensemble plus longtemps. Et si tu bois pareil et bien santé alors !Et longue vie!